Table astronomique de Chaumont
Cette table astronomique a été érigée sous l’égide de la Commission géodésique suisse. Au début du 20e siècle, elle est renversée et déplacée.
Adolphe Hirsch, premier directeur de l’Observatoire de Neuchâtel et membre de la Commission géodésique suisse, nous explique sa fonction :
« J’espère commencer cet été les travaux qui ont pour but de déterminer l’influence des Alpes et du Jura sur la direction de la verticale dans notre Observatoire, j’ai choisi au nord la station de Chaumont, … et au sud notre mire à Portalban, …, je déterminerai la latitude astronomique avec les plus grands soins et en les comparant avec celle qu’on peut déduire trigonométriquement, je trouverai la déviation que l’attraction des montagnes fait subir à la verticale (fil à plomb)…, et nous espérons ainsi élucider une des questions les plus importantes et des plus controversée de l’étude et de la figure de la Terre. »
Bulletin de la Société Neuchâteloise des sciences naturelles – volume 6 (1861-1864)

La Terre n’étant pas une sphère parfaite, l’établissement des cartes se base sur un ellipsoïde de référence.
Le géoïde est un modèle de la Terre qui tient compte du champ gravitationnel ou de pesanteur déterminant aussi la valeur de la déviation de la verticale. La forme du géoïde est irrégulière et détermine des bosses et des creux de l’ordre de + ou -100 mètres à l’échelle terrestre.
Les variations de trajectoires des satellites volant à basse altitude ainsi que des mesures altimétriques satellitaires par radar permettent de détecter la forme du géoïde.
Sur les surfaces terrestres ce géoïde est déterminé précisément par des mesures du champ de pesanteur ou par des mesures astronomiques telles que celles effectuées à Chaumont en 1887.
Aujourd’hui, on tient compte, entre autres, de la déviation de la verticale pour des corrections de réseaux de triangulations cartographiques à grande échelle, le positionnement des antennes de radionavigation, la trajectographie par centrale inertielle, les travaux de construction des tunnels et barrages ainsi que la surveillance de leurs déformations.
En 2023, sur l’initiative de l’association EspaceTemps et avec l’accord du propriétaire du terrain Maël Schertenleib, la table astronomique est remise en place dans sa position d’origine. L’aide et la collaboration des entreprises suivantes a été nécessaire : la Société pour l’histoire de la géodésie en Suisse, la HEIG Yverdon pour les travaux géomatiques de positionnement et l’entreprise de construction Facchinetti SA pour les travaux de réparation de la table.

Relation entre le géoïde, l’ellipsoïde et l’altitude orthométrique © Swisstopo

Table astronomique avant sa remise en place avec à l’arrière-plan la mire de Chaumont

Table astronomique après sa réfection en 2023